L’inclusion numérique comme levier de développement professionnel et personnel

Les Technologies de l’information et de la communication (tic) s’imposent dans tous les champs de la vie sociale, économique, politique et culturelle. Cependant, tous les pays et populations n’ont pas accès, ni les compétences d’utilisation du numérique. [1] Le numérique utilisé comme outil amélioration de la vie est-il déployé de manière uniforme en France et en Afrique subsaharienne ?

En France, l’e-inclusion essentiel dans la lutte contre la fracture numérique

Selon la définition donnée par la Commission nationale française de l’Unesco, la fracture numérique  désigne :  » le fossé entre ceux qui utilisent les potentialités des technologies de l’information et de la communication pour leur accomplissement personnel ou professionnel et ceux qui ne sont pas en état de les exploiter faute de pouvoir accéder aux équipements ou compétences « .
D’ailleurs, un cinquième de la population n’a pas accès à Internet selon les données 2013 du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC). L’observatoire des inégalités précise que le taux atteint 40% chez les plus démunis (moins de 900 euros mensuels) ou les personnes âgées.

L’e-inclusion, une réponse aux inégalités

C’est pourquoi, il faut s’orienter vers une politique d’inclusion numérique pour la réduction des inégalités.
L’e-inclusion, selon  la définition du CNNum (citoyens d’une société numérique le Conseil national du numérique): « inclusion sociale dans une société et une économie où le numérique joue un rôle essentiel ».

Le CNNum propose 7 recommandations dans son rapport intitulé « Citoyens d’une société numérique. Accès, littératie, médiations, pouvoir d’agir : pour une nouvelle politique d’inclusion »:

  1. Faire de l’accès à Internet et ses ressources essentielles un droit effectif
  2. Faire de la littératie pour tout le socle d’une société inclusive
  3. S’appuyer sur le numérique pour renforcer le « pouvoir d’agir » de tous les citoyens
  4. Réinventer les médiations à l’ère numérique
  5. L’emploi numérique: ouvrir la porte aux 900 000 jeunes à la dérive
  6. Aider les décideurs à embrasser les enjeux sociaux et politiques du numérique
  7. Disposer d’indicateurs adaptés à l’état actuel des sociétés numériques et aux nouveaux objectifs d’e-inclusion.

L’inclusion numérique un levier d’employabilité

Par exemple,  nous pouvons approfondir la cinquième recommandation.[3] En 2018, le secteur du numérique représentait 775577 salariés dont :

  • 58% dans l’informatique
  • 19% dans les télécommunications
  • 9% dans l’édition de logiciels
  • 7% dans le commerce
  • 7% dans l’industrie

De plus, le groupe Adecco a publié une étude qui prévoit 12% de croissance des emplois technologiques d’ici  2024. Les secteurs les plus concernés sont l’analyse de données, la santé IT, la sécurité IT, le développement web, la gestion de projets et la gestion de bases de données.

En Afrique et au Moyen Orient, fortement touchés par la fracture numérique

Près de 60% de la population mondiale n’ont toujours pas accès à Internet, environ un quart des habitants des pays développés et trois quarts des pays en voie de développement. L’Afrique subsaharienne est fortement touchée car elle est en retard par rapport à la moyenne mondiale.

Indice d'accès numérique amélioré (EDAI)

Des entreprises acteurs de l’e-inclusion, Orange moteurs de la transformation numérique

Orange Digital Center, le tiers lieu de l’innovation est ouvert à tous dans plus de 15 pays comme la Tunisie ou encore le Sénégal. Orange à travers des centres digitaux (Orange Digital Centers) permet l’optimisation des échanges, des expérimentations et des formations ouverts à tous les acteurs numériques locaux. [4]

Ces lieux sont ouverts à différent public et gratuit, on y retrouve les étudiants, les geeks, les designers, les femmes, des chômeurs ou encore des personnes en reconversion professionnelle.

Le principe d’un Digital Center est de réunir des briques de programmes dont peut avoir besoin l’écosystème numérique local:

  • Une école de code, pour un apprentissage pratique de la programmation pour pratiquer
  • Un atelier pour le prototypage et l’impression 3D, formation pratique
  • Le développement du business des start-ups avec des incubations
  • Un accès aux machines High-Tech, des encadrants

Pour cela, les programmes sont un véritable propulseur pour celles et ceux qui souhaitent monter en compétence, découvrir et créer une entreprise dans le digital.

Quelques métiers phares du numérique

  • Les développeurs et Les intégrateurs articulent le travail entre les codeurs et les designers pour une optimisation de l’expérience utilisateur.
  • Le chargé de communication digitale par exemple fait le lien entre la marque et son audience sur les plateformes digitales, il peut être en charge de nombreux aspects de la communication de l’entreprise, relations influenceurs et marketing.
  • Le chargé SEO, l’objectif en référencement naturel est d’améliorer la visibilité des sites web qu’il prend en charge en leur faisant gagner des places sur les moteurs de recherche (Google, mais aussi Yahoo!, Bing, etc.).
  • Le data scientist étudie la data en associant des compétences statistiques et informatiques afin de délivrer des analyses pointues.
  • Le community manager est en charge des réseaux sociaux, répond aux messages et aux commentaires, publie le contenu et supervise la mise en place de la stratégie digitale.

 

En conclusion, l’inclusion numérique est un moyen d’émancipation au niveau mondial et quelque soit la culture du pays. Elle peut répondre à un besoin culturel comme l’acculturation du numérique à destination des femmes ou des jeunes, c’est un outil de développement personnel et professionnel. Il faut néanmoins que les états accompagnent via l’éducation l’e-inclusion. Est-il pertinent de laisser des entreprises prendre la main sur la diffusion du numérique ? Existe-t-il un possible effet pervers ? C’est à envisager car le but d’une entreprise est de faire du profit.
Attention au despotisme économique !

 

Sources :

Rodrigo Baggio, Rapelang Rabana, « L’apartheid numérique », Le devoir, 12 novembre 2014.

[1]L’e-inclusion, un levier ? | Cairn.info.

[2] CNNUM.

[3] pole emploi.

[4] Maciré Dramé (@drame_macire) a tweeté à 5:06 PM on mar., oct. 15, 2019 :
Super pour le Sénégal un #OrangeDigitalCenter à la fin de l’année.
(https://twitter.com/drame_macire/status/1184123428351217664?s=03)

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